Jesse KELLERMAN - Les Visages
Ce livre a fait un très gros tapage médiatique lors de sa sortie en 2011, en tant que thriller Il a d'ailleurs remporté le prix du meilleur polar.Cependant, lorsque l'on consulte quelques sites de critique, les lecteurs donnent un avis beucoup plus mitigé.
A mon sens, la discordance provient du genre auquel est classé ce roman : il ne s'agit pas tout à fait d'un polar, et encore moins d'un thriller.
"Les visages" n'est pas un roman palpitant, au suspens insoutenable jusqu' à la dernère page.
On peut néanmoins l'envisager comme un polar, l'auteur le définit d'ailleurs comme tel au tout début !
Après lecture, je dirai que ce roman ne peut être classé dans un genre unique, il est davantage une saga familiale qu'un polarau sens stric. On a pas véritablement d'enquête menée, avec des indices, des suspects, ou encore des pistes....
On va plutôt découvrir, en parallèle de cette pseudo-enquête, la famille Müller, son arrivée sur le territoire Américain en 1847 et sa réussite, génération après génération.
L'autre facette du roman est l'approche de l'art, et l'oeuvre imaginée par l'auteur : une multitude dessins réalisés sur des feuilles A4, qui s'assemblent toutes, pour former une carte immense d'un monde imaginaire.
Je trouve cette idée fabuleuse ! Avis à l'artiste qui s'en inspirera : je me propose d'ores et déjà d'être détentrice d'un "morceau" de cette future oeuvre !
Voici donc un bon ROMAN de saga sur fond d'art, muni d'une très bonne intrigue !
Citation :
"Les mots me manquent pour vous décrire ce que je vis. J'essaie quand même : une ménagerie étourdissante de formes et de visages; des anges, des lapins, des poulets, des lutins, des papillons, des bêtes informes, des créatues mythologiques à dix têtes, des machines extravagantes avec des bouts d'organes humains, le tout tracé d'une main précise, minutieuse et grouillant sur la feuille, vibrant de mouvement, dansant, courant, jaillissant, dévorant, se dévorant mutuellement, perpétrant de tortures atroces et sanglantes, un carnaval d eluxure et d'émotions, toute la sauvagerie et la beauté que la vie peut offrir, mais en exagéré, délirant, intense, puéril, pervers, avec un côté BD joyeux et hystérique; et, moi, je me sentis assailli, agressé, pris d'un furieux désir à la fois de détourner le regard et de plonger dans la page. ...."
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